Traitements des plaies : efficacité des soins en doute
Une équipe de chercheurs vient de publier une revue de 60 études récentes concernant le traitement des ulcères cutanés. Les conclusions suggèrent que la majorité des procédures ne sont pas efficaces. Les autres n’auraient pas prouvé qu’elles apportent un vrai apport au traitement par rapport à la thérapie de compression ou aux bas de contention.
Selon une étude de 2007 publiée dans la revue Wounds, à peu près 25 millards de dollars sont dépensés chaque année aux États Unis pour traiter les plaies cutanées chroniques. D’après des chercheurs du Johns Hopkins Evidence-Based Practice Center et du Johns Hopkins Wound Healing Center, bon nombre de ces plaies sont des ulcères veineux et leur prévalence est en train d’augmenter en parallèle avec l’augmentation de la prévalence de l’obésité et du diabète.
En 2011, l’AHRQ (Agency for Healthcare Research and Quality) a décerné au Johns Hopkins Evidence-Based Practice Center une subvention de 475.000 $ pour continuer les recherches. L’étude a été dirigée par le Dr Gerald Lazarus, fondateur du Johns Hopkins Evidence-Based Practice Center et professeur de dermatologie et de médecine dans le centre médical Johns Hopkins Bayview et par le Dr Jonathan Zenilman, directeur scientifique du Wound Healing Center et professeur de médecine, chef du département des maladies infectieuses au Johns Hopkins Bayview.
Les chercheurs ont commencé par identifier 10 066 références potentiellement liées au traitement des plaies. Parmi ces études, seules 60 (dans 62 publications) traitaient les questions spécifiques de l’équipe concernant l’efficacité des traitements des ulcères veineuses de la jambe. Pour leur étude, les chercheurs se sont concentrés sur l’évolution clinique impliquant les pansements, les antibiotiques et la chirurgie veineuse.
Dans l’ensemble, les chercheurs ont constaté que les pansements utilisant des cellules humaines vivantes ont favorisé la cicatrisation. Selon le Dr Lazarus, les résultats suggèrent que le cadexomère d’iode et le collagène pourraient également accélérer la cicatrisation.
Il a ajouté dans un communiqué de presse : « Ceci ne signifie pas que les autres types de pansements ne sont pas efficaces, mais que nous ne pouvons pas encore dire lesquels des traitements donnent les meilleurs résultats ».
Toujours d’après le Dr Lazarus, la revue a également montré que les preuves ne sont pas concluantes concernant l’intérêt de l’utilisation systématique des antibiotiques, sauf s’il y a des signes d’infection. Les chercheurs n’ont également pas trouvé de preuve concluante qui stipule que le traitement chirurgical comme l’ablation par radiofréquence, le traitement par laser intraveineux ou la sclérothérapie favorise la cicatrisation, alors que le traitement chirurgical de la pathologie sous-jacente diminue en effet la récidive des ulcères.
Le Dr Lazarus a également signalé dans le communiqué qu’il y a un besoin critique d’études et de recherches bien élaborées afin de comparer les interventions chirurgicales peu invasives actuelles aux normes de référence en matière de soins et de thérapie de compression.
Les chercheurs du Johns Hopkins se sont basés sur les données récupérées de 14 experts en soin des plaies pour examiner leurs données.
Pour conclure, le Dr Lazarus a souligné que cette revue devrait servir de moyen pour réunir la communauté s’intéressant à la cicatrisation des plaies afin d’améliorer la situation actuelle.