Femme avec incontinence urinaire

Incontinence urinaire : la physio combinée à la danse comme traitement

La physiothérapie combinée à la danse, via la réalité virtuelle, pourrait améliorer la prise en charge de l’incontinence urinaire chez les femmes âgées. C’est ce qui ressort d’un projet émanant du Laboratoire Incontinence et vieillissement affilié à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM).

Valérie Elliott, étudiante à la maîtrise et actuellement physiothérapeute chez Physio Extra, a récemment publié les conclusions de l’étude dans la revue Neurology and Urodynamics. Elle a collaboré avec des chercheurs suisses afin d’établir un programme renforcement des muscles du plancher pelvien qui combine la physiothérapie à une série d’exercices de danse sur une console de jeux vidéo.

Les 24 femmes qui ont participé à l’étude étaient âgées de 65 ans ou plus et ont rapporté moins deux épisodes d’incontinence urinaire mixte. Avant le début du programme, les chercheurs ont évalué les muscles du plancher pelvien. Puise, au bout de 12 semaines du programme de renforcement et de réadaptation à l’aide de la réalité virtuelle, ils ont réévalué les variables des participantes.

Tout au long du programme, les chercheurs ont effectué un suivi rapproché de l’observance des participantes et du respect des exercices à effectuer. Ils ont ensuite mesuré la perspicacité du programme en analysant les données du journal mictionnel, en effectuant un pad test et en demandant aux participantes de répondre à un questionnaire sur l’évolution de leurs symptômes et de leur qualité de vie.

Dans leur journal mictionnel, les femmes doivent noter la quantité de liquide qu’elles consomment, la quantité de liquide uriné ainsi que la présence de fuites urinaires.

Le pad test consiste à utiliser une protection dont le poids est mesuré à l’avance. On demande ensuite aux femmes de pratiquer certains exercices et on mesure le poids de la protection pour estimer les fuites urinaires.

Les résultats ont montré que les fuites urinaires ont diminué beaucoup plus qu’avec le programme de réadaptation traditionnel. Las participantes ont également rapporté une amélioration significative de leurs symptômes et de leur qualité de vie. Aucune participante n’a interrompu le programme combiné et les chercheurs ont assisté à une grande participation (91%) aux séances hebdomadaires. Parmi les participantes, environ 92% des patientes ont respecté le programme des exercices à effectuer à la maison.

Les auteurs ont signalé que les patientes étaient motivées et se sont amusées à faire les exercices, et c’est ce qui a fait le succès de l’étude.

En entrevue avec l’Agence QMIDre Chantal Dumoulin affirme : « Notre défi était de motiver les femmes à se présenter chaque semaine. Nous avons rapidement compris que la danse constituait pour les femmes un moment de plaisir qu’elles ne voulaient pas manquer. ».

VALÉRIE ELLIOTT

Étudiante à la maîtrise de recherche en sciences de la réadaptation, Valérie Elliott est une physiothérapeute pratiquant dans la région de Montréal. Elle s’implique activement dans le domaine de la santé des femmes et a contribué au démarrage de nombreux projets. Ainsi, elle s’intéresse aux changements physiologiques associés à la maternité.

DRE CHANTAL DUMOULIN

Physiothérapeute de formation, Dr. Chantale Dumoulin est titulaire de la Chaire de Recherche du Canada en santé urogynécologique et vieillissement. Son équipe a développé une expertise nationale en matière d’étude du vieillissement du système urinaire féminin. Plus particulièrement, elle s’intéresse au traitement de l’incontinence urinaire par le biaise de la réadaptation des muscles du plancher pelvien.

Santé des femmes