Personnes âgées : la marche améliore les fonctions cognitives
Les personnes âgées recevant des soins de physiothérapie à domicile voient leurs fonctions cognitives s’améliorer considérablement lorsqu’elles se concentrent sur la marche. C’est la conclusion à laquelle est arrivé un groupe de chercheur du département de physiothérapie de l’Université de Pittsburgh.
L’étude, publié en décembre dans le Journal of Rehabilitation Research and Development, cherchait à établir un lien entre la performance cognitive et la marche chez des patients traités à domicile.
Capacité de marcher
Des recherches antérieures ont montré une relation entre la capacité de marcher et les fonctions cognitives chez les personnes âgées. Une étude publiée en 2011 dans la revue JAMA a montré que la vitesse de la marche était reliée à une survie plus prolongée chez les personnes au dessus de 65 ans.
Une autre étude a constaté que des scores très lents dans la marche chronométrée de 400m étaient corrélés à une perte de la mobilité fonctionnelle chez les personnes âgées à haut risque. Cependant, il n’y a pas eu beaucoup de recherches sur le même sujet concernant les personnes recevant des soins à domicile. C’est ce qui a poussé ce groupe de chercheurs en physiothérapie à mener l’étude suivante.
Personnes âgées
Les données de 10 593 personnes âgées soignées à domicile entre 2007 et 2008 ont été investiguées. Tous les patients pouvaient marcher de manière autonome ou à l’aide d’un dispositif d’assistance. Leur moyenne d’âge était de 83.2 ans et 31% parmi eux étaient des hommes.
Les chercheurs ont inclus les patients qui ont des antécédents de chutes dans l’année écoulée et un ou plusieurs facteurs de risque liés à la chute qui pouvait être modifié, comme les risques à domicile, l’utilisation des médicaments, la faiblesse des membres inférieurs, les troubles de la marche, l’hypotension orthostatique et les troubles de la vision ainsi que l’étourdissement.
Marche et équilibre
Les physiothérapeutes ont recueilli les données concernant la marche et l’équilibre en utilisant le test clinique modifié d’intégration sensorielle et d’équilibre (CTSIB) et soit le test de Tinetti (POMA) ou l’Index de marche dynamique (DGI).
Tous les chercheurs qui ont collecté les données avaient déjà reçu une formation spéciale sur l’approche à adopter avec les patients à haut risque de chute et avaient les compétences requises pour modifier les facteurs de risque. L’évaluation des résultats sur le plan cognitif a classé les patients en 3 catégories : indépendant, nécessite de l’encouragement et nécessite une assistance considérable.
Les chercheurs ont trouvé que 65.1% des participants vivaient à domicile, 53.6% ont été classés comme indépendants à l’échelle de la fonction cognitive et 52.3% étaient capables de se déplacer de manière autonome, et dans certains cas en utilisant un dispositif d’assistance. Les physiothérapeutes ont complété l’un ou les deux tests d’évaluation de la marche pour 9258 patients (soit 84.5%). 3877 patients ont complété le DGI, 6154 ont complété les POMA et 773 ont complété les deux tests.
Fonctions cognitives
Leur analyse a montré que les performances de la marche mesurées par le DGI étaient reliées à la fonction cognitive. Ils ont également constaté que les pires scores du POMA et du DGI étaient associés aux patients qui nécessitent l’encouragement ou l’assistance cognitive complète. Lorsque les patients avaient besoin d’une grande assistance ou d’une assistance totale pour accomplir les tâches cognitives, ils étaient en général incapables d’effectuer n’importe quel exercice d’équilibre.
Selon les auteurs, nous avons besoin d‘autres études pour déterminer les implications cliniques de la relation entre la marche et les fonctions cognitives chez les personnes âgées recevant des soins à domicile.