50% plus de blessures après les commotions cérébrales dans le soccer professionnel
Les joueurs de soccer professionnel ayant souffert d’une commotion cérébrale se blessent beaucoup plus que la moyenne, après la résorption de leurs symptômes, selon une étude parue dans le British Journal of Sports Medicine.[1]
L’étude prospective réalisée sur une décennie a répertorié 8695 blessures auprès de 1665 joueurs de soccer évoluant dans 45 équipes professionnelles en Europe. Parmi l’échantillon, 66 joueurs ont souffert d’un total de 71 commotions cérébrales.
En comparaison avec les autres types de blessures sportives, les joueurs ayant soufferts de commotion se reblessaient beaucoup plus souvent. Cependant, ils s’absentaient moins longtemps du terrain lorsque le diagnostic était une commotion, plutôt qu’une blessure musculo-squelettique traditionnelle. Ce fait étonnant est éloquent de l’éducation qui reste à faire en la matière.
Extrapoler avec parcimonie
Fait à noter, les athlètes atteints peuvent être sujets à un comportement plus agressif sur le terrain. Conséquemment, cette réalité comportementale est à considérer dans l’analyse des résultats comparatifs. D’autant plus que les auteurs rapportent que les athlètes ayant subi une commotion présentaient déjà un taux de blessure plus élevé, avant même la présence d’une commotion.
Finalement, les résultats ne sont pas nécessairement extrapolables puisque l’échantillonnage se limitait à des athlètes de sexe masculin évoluant dans un sport spécifique. Inversement, la culture sportive – réputée compétitive – a pu amener à un sous-diagnostic. Le nombre de commotions rapportées pourrait donc être une sous-évaluation de la réalité.
Considérations cliniques
Les physiothérapeutes et thérapeutes en réadaptation physique peuvent bénéficier de ces conclusions. Sans révolutionner les normes établies, l’étude permet de :
- Révéler que les athlètes d’élite commotionnés, évoluant dans le soccer professionnel, ont subi plus de blessures subséquentes, lorsque comparés à leurs collègues au parcours exempt de commotions;
- Démontrer qu’au cours de la première année suivant une commotion cérébrale, il faut tenir compte d’un risque de blessure augmenté ;
- Confirmer les guides de prise en charge clinique actuels, qui stipulent un retour au jeu progressif après la résorption des symptômes de commotion, habituellement 7 à 10 jours après l’événement causant ;
- Suggérer qu’une analyse médicale approfondie est nécessaire, suite à une commotion. L’accent devrait être mis sur l’évaluation neurologique et le bilan des déficits cognitifs. En présence de symptômes subtils, il est approprié de procéder à un suivi grâce à des tests cognitifs.