Paul Castonguay souhaite des actions politiques de l’OPPQ
En début de course électorale pour le poste de président de l’OPPQ, Paul Castonguay, qui a dirigé l’Ordre de 2001 à 2008, avait manifesté son intérêt en regard de l’élection qui se déroulera ce printemps.
Contre toute attente, à la veille du dépôt des candidatures officielles, M. Castonguay est revenu sur sa décision. Dans une déclaration mise en ligne le 22 avril dernier sur le réseau social Facebook, les raisons de son désistement s’éclaircissent et il manifeste son support à l’endroit de M. Denis Pelletier, un des trois candidats aux élections.
Cependant, le message qu’il a adressé à l’ensemble des physiothérapeutes et thérapeutes en réadaptation physique du Québec va bien au-delà d’un simple message partisan. Ainsi, il s’agit d’un manifeste où il émet des réflexions de fond sur l’avenir de la profession.
Taux de participation
Il déplore le faible taux de participation des membres, avoisinant les 40%. À son sens, il est paradoxal de ne pas s’impliquer dans le processus démocratique de l’Ordre professionnel de la physiothérapie alors que cet organe politique permet une pleine reconnaissance des physiothérapeutes en leur conférant une importance grandissante dans le système de santé québécois.
S’inspirer des autres
Paul Castonguay cite en exemple plusieurs ordres professionnels qui doivent servir d’inspiration aux physiothérapeutes : le Collège des médecins du Québec, l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec et l’Ordre des pharmaciens du Québec.
À son sens, les gains politiques obtenus par ces professionnels ne sont pas le fruit du hasard mais bien le résultat d’un activisme sur la scène publique et de revendications politiques sous la gouverne de responsables dotés de leadership. Il semble souhaiter une réforme similaire pour les physiothérapeutes du Québec. [ref]Affirmations contenues dans la déclaration mise en ligne le 22 avril 2014 par Paul Castonguay sur Facebook.[ref]
Des enjeux prioritaires
Son message semble teinté d’une urgence d’agir, voire d’une impatience face à une lassitude un peu trop prolongée. Il considère critique d’aborder et clarifier certains dossier, parmi lesquels il nomme :
- Intégration d’autres professionnels (eg. ostéopathes, kinésiologues, massothérapeutes, etc.) à l’OPPQ;
- Autonomie des professionnels des physiothérapeutes et thérapeutes en réadaptation physique;
- Pratique avancée en physiothérapie au Québec.
À titre démonstratif, il cite quelques acquis réalisés au fil des dernières décennies. C’est ainsi qu’il mentionne les gains suivants, réalisés au fil des années :
- Intégration des thérapeutes en réadaptation physique à l’OPPQ;
- Gain de l’accès direct aux services de physiothérapie
- Création d’une formation universitaire de maîtrise professionnelle
- Maintient des droits de pratique en manipulation vertébrale
- Reconnaissance de pratiques spécialisées (rééducation périnéale, traitement des plaies, etc.)
Plan électoral
Le plan électoral de M. Castonguay ne se concrétisera évidemment pas, du moins, sous sa gouverne. Cependant, étant donné son expertise et sa connaissance des dossiers, il demeure intéressant de se pencher sur ce qu’il planifiait comme actions avant de se désister.
Son plan politique, nommé « Un plan ambitieux à la hauteur de nos capacités » est scindé en 6 points et il accorde autant d’importants aux physiothérapeutes qu’aux thérapeutes en réadaptation physique.
Voici la liste non-exhaustive des revendications et aspirations dont il a fait part aux membres, au moment où il aspirait à revenir à la tête de l’OPPQ. [ref]Plan électoral mis en ligne sur le site personnel de M. Castonguay. Retiré depuis sa décision de ne pas participer à la course.[ref]
Physiothérapeute
- Première ligne : faire du physiothérapeute une pierre angulaire de la prise en charge en première ligne, de façon à complémenter le diagnostic médical et générer un traitement optimal du patient.
- Pratique avancée : permettre au physiothérapeute d’émettre un diagnostic, référer des patients directement aux médecins spécialistes et prescrire des examens cliniques ou médicaments.
- Pratique spécialisée : faire du physiothérapeute un expert de l’évaluation des lésions découlant d’accidents du travail et de la route de même que de conditions orthopédiques, gériatriques et pédiatriques.
Thérapeute en réadaptation physique
- Fonction : permettre au thérapeute en réadaptation physique de se positionner en tant que leader du fonctionnement grâce aux connaissances cliniques, application de la thérapie manuelle et autres modalités, dans une cadre interdisciplinaire;
- Fonction (bis) : faire du thérapeute en réadaptation physique une référence en matière de fonction, de par une formation de pointe en matière de maladies évolutives, permettant une compréhension des approches corticales, périphériques, thalamiques et médullaires;
- Autonomie fonctionnelle : permettre au thérapeute en réadaptation physique de prendre en charge, de façon autonome, des patients du domaine vasculaire, orthopédique, neurologique et autres, en plus de faire un dépistage et une rééducation en lien avec l’autonomie fonctionnelle.
Paul Castonguay
Le support manifesté par Paul Castonguay à l’endroit de Denis Pelletier représente un appui majeur pour le candidat. En effet, l’ex-président de l’OPPQ présente une feuille de route impressionnante et son expertise est largement établie en matière de gestion des enjeux critiques.
Formé à l’Université de Montréal et clinicien depuis plus de 25 ans, il est doté d’une solide expertise en gestion, ayant également occupé les postes de président de l’Alliance canadienne des organismes de réglementation de la physiothérapie (2006-2008) et membre exécutif de la Société québécoise de la douleur (2002-2014).