26 physiothérapeutes formés à l’étranger entament la qualification professionnelle
Alors qu’elle souffle ses soixantes chandelles cette année, l’École de réadaptation de l’Université de Montréal teinte son anniversaire d’une ouverture à la diversité en accueillant une première cohorte à son nouveau programme de qualification professionnelle en physiothérapie (QPP).
À terme, ces physiothérapeutes diplômés à l’étranger pourront aspirer à l’obtention d’un permis de pratique via l’admission à l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec (OPPQ).
Qu’ils soient du Moyen-Orient, d’Europe ou d’Amérique du Sud, les 26 premiers élus démontrent un enthousiasme qui ne se dément pas, quant à ce programme unique de l’Université de Montréal.
Une reconnaissance accélérée
Récemment mis sur pied, il accueillera annuellement des cliniciens diplômés d’universités à l’extérieur du pays, en vue de leur permettre de pratiquer leur profession en sol québécois.
Ce passage accéléré à la pratique représente une alternative optimale pour ces migrants. Impliquant la réalisation de 54 crédits universitaires et d’une durée de 4 sessions réalisées en 16 mois, le cheminement inclut une formation théorique et une exposition clinique.
Moins coûteux et plus court, ce cheminement ne requiert pas la complétion d’un bac-maîtrise. Ce dernier totalisant normalement 135 crédits aux premier et deuxième cycles.
Les défis des physiothérapeutes immigrés
Confrontés à de nombreux défis quant à la reconnaissance de leur diplôme, les physiothérapeutes diplômés à l’étranger se retrouvent dans une situation dont la problématique est complexe.
Sans statut reconnaissant leur expertise, ils ne peuvent oeuvrer dans le domaine de la réadaptation, effritent les habiletés techniques acquises, sont moins enclins à participer à des formations continues et ne mettent pas à jour leurs bases théoriques.
Qui plus est, ils n’ont d’autre choix que de travailler dans des emplois pour lesquels ils sont sur-qualifiés, la précarité associée à la non-reconnaissance de leurs connaissances empêchant bien évidemment leur admission à l’Ordre.
Reconnaître l’expertise étrangère
La reconnaissance de l’expertise étrangère est un enjeu au coeur du système de santé québécois. L’École de réadaptation ne fait donc pas cavalier seul puisque plusieurs facultés offrent désormais des programmes de reconnaissance du genre.
Le défi étant d’ouvrir les portes aux physiothérapeutes qualifiés sans pour autant compromettre les soins dispensés aux patients. Ce projet a donc mobilisé, en plus de l’École de réadaptation et l’Ordre, des instances publiques du Gouvernement du Québec.
Ce dernier a entériné l’initiative en consentant à un appui financier, par l’intermédiaire, du Ministère de l’Immigration et Communautés culturelles Québec (MICC). Mais bien au-delà des considérations financières, l’École de réadaptation et l’Ordre ont travaillé en étroite collaboration afin de permettre à la qualification professionnelle en physiothérapie de voir le jour.
Dans un communiqué mis en ligne par l’Université de Montréal, Robert Forget, directeur du programme de physiothérapie de l’Université de Montréal, les enseignements dispensés seront conformes aux besoins du marché du travail québécois. Il ajoute, selon l’article, que le programme «a été créé spécifiquement dans cette optique et parfaitement adapté à la réalité particulière de cette clientèle.»