Genèse de la physiothérapie québécoise
Il était une fois, un Québec duplessiste, à la croisée des chemins, au tournant des années quarante.
Il était une fois, des Canadiens français qui n’aspiraient qu’à panser les plaies de la Seconde Guerre mondiale.
Il était une fois, l’École de physiothérapie et de thérapie occupationnelle à Montréal. Il y a soixante ans, née sous le signe de l’émancipation nationale. À défaut de n’avoir pu lutter contre la conscription, le Québec pouvait se consoler en soignant les siens. En français, il formerait les générations futures.
« Une délégation de l’Université de Toronto était venue nous aider à mettre en place le programme», explique Chantal Besner, directrice de l’enseignement clinique à l’École de réadaptation de l’Université de Montréal.
La jeunesse se voyait offrir l’occasion d’être formée, en français, à même le territoire québécois. En soit, une émancipation charnière, indéniablement à l’ère de l’effervescence tranquille de l’époque. En 1945, un diplôme francophone en occupation thérapie et physiothérapie est créé.
« Il faut savoir qu’à l’époque, la formation était offerte sous la forme d’un diplôme. Il combinait, à la fois, physiothérapie et ergothérapie sous un seul programme», ajoute Mme Besner.
En trois courtes années, les futurs professionnels de la santé devaient compléter le cursus. Une course étiolée, en soi.
Un demi-siècle précurseur
Le mois prochain, l’École célèbre un parcours tumultueux, empreint de défis, réussites, apprentissages et succès. Un regard sur le passé foncièrement axé sur l’avenir.
« Pour fêter le soixantième, on veut en quelque sorte célébrer ce qui a été accompli au cours des dernières décennies. Souligner le passage à la maîtrise et remercier ceux qui nous permettent d’être ce que nous sommes.», précise-t-elle.
Cette école aux origines modestes est devenue, au fil du temps, « une machine très bien rodée ».
Des formations dérivées
Les rouages de l’appareillage institutionnel sont huilés par 28 professeurs à temps plein, une vingtaine de chargés de cours, 250 moniteurs cliniques en physiothérapie et ergothérapie et 100 milieux cliniques.
Au bénéfice de près d’un millier d’étudiants, l’École évolue en phase avec le développement de la profession. S’ajoutent, depuis la décennie dernière, des formations connexes et approfondies.
« On ne s’arrête pas à la maîtrise professionnelle. Par exemple, nous avons créé un microprogramme de deuxième cycle en rééducation périnéale et pelvienne (RPP). Nous offrons aussi 26 places à des diplômés de l’étranger, au coeur de la qualification professionnelle en physiothérapie. »
Un avenir interdisciplinaire
Le 20 novembre prochain, l’École célèbrera au cours d’un événement, à la fois introspectif et formateur. « C’est une occasion de faire le point. À travers une exploration de notre histoire et des réalisations à ce jour, on se projette vers le futur», énonce Mme Besner.
Le fer de lance de ce futur sera exploré via une tangente interdisciplinaire, exploré en regard des les besoins de la génération Y et étayé par un énoncé des défis liés à l’application clinique d’évidences scientifiques.
« On sait que l’avenir passe par l’interdisciplinarité. L’École de réadaptation de l’Université de Montréal participe à une formation interfacultaire sur la collaboration interdisciplinaire, qui est un modèle unique et présenté à l’international.»
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Josée Garceau, conférencière émérite en matière de clivage générationnel, illustrera les besoins émergents de ces nouveaux physiothérapeutes. Le rassemblement n’aspire pas à être qu’un symposium théorique. La célébration doit être au rendez-vous.
« Le tout se termine par un happening. Nous aurons la chance de rencontrer et discuter avec des anciens diplômés, des collaborateurs intimes et des membres du corps professoral.»
Une célébration inclusive
Bien que dédié exclusivement à l’École de réadaptation de l’Université de Montréal – c’est son anniversaire, après tout – l’événement n’est pas moins pertinent pour les autres institutions à l’échelle provinciale et nationale.
« Bien sûr, toutes les universités sont invitées. Nos partenaires servent d’inspiration puisque nous partageons tous une mission de formation. Inspirer et s’inspirer, c’est possible. »