Halte aux mises en échec chez les moins de 15 ans

Citant l’urgence d’agir et la portée des impacts en matière de santé, l’Association des neurologues du Québec exige une interdiction systématique des mises en échec chez les joueurs de hockey de moins de 15 ans. Les recommandations en question ont été publiées dans le magazine de la Fédération des médecins spécialistes du Québec.

Cette prise de position est énoncée en lien avec la mise en place du groupe de travail sur les commotions cérébrales, dirigé par Dr Dave Ellemberg, neuropsychologue. Dans les prochains jours, la remise d’un rapport par ce dernier est attendue, par le Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport.

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Les neurologues souhaitent que la pratique des mises en échec soit réservées aux joueurs d’élite, à savoir ceux qui font partie du niveau midget. L’abolition souhaitée éliminerait ces gestes dans les circuits scolaires ainsi que dans les catégories bantam (AAA, AA, BB, CC) et midget (AA, BB).

Classes de hockey

En entrevue avec Gabriel Béland, de La Presse, le président de l’Association des neurologues du Québec affirme que «les études prouvent que les commotions cérébrales ne sont pas à prendre à la légère et qu’elles ont des conséquences à long terme ».

Présentement pratiquées par plus de 10 000 joueurs au Québec, l’application de telles mesures ferait en sorte que moins de 1500 athlètes seront exposés à ces gestes, en vertus des nouvelles recommandations.

Joueurs de hockey au Quebec

En septembre dernier, Physiotherapeute.com rapportait que Hockey Québec songe à élargir l’interdiction des mises en échec aux joueurs de 14 à 17 ans. La décision pourrait être appliquée dès la saison prochaine et représenterait une réponse aux inquiétudes associées au dépistage et à la prise en charge des commotions cérébrales.

Face aux évidences scientifiques démontrant les risques majeurs associés aux commotions cérébrales, ces mesures feraient du Québec la province la plus sévère au Canada en matière de mises en échec.

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Les recommandations émises par les neurologues sont les suivantes :

  • Éduquer les entraîneurs, les joueurs, les parents, les écoles, ainsi que les décideurs du milieu sportif sur les signes et symptômes des blessures courantes au hockey, particulièrement pour les commotions, et les conséquences qu’elles peuvent entraîner à court et à long terme.
  • Restreindre le nombre d’heures d’entraînement où la mise en échec est permise afin de minimiser les risques de commotions cérébrales.
  • Interdire la mise en échec dans toutes les catégories de hockey masculin récréatif et compétitif organisé, incluant toutes les ligues scolaires, civiles ainsi que celles de printemps ou d’été.
  • Reporter l’introduction de la mise en échec dans les ligues élites masculines jusqu’à ce que les joueurs aient 15 ans (catégorie midget) ou plus.
  • Tolérance zéro pour toute forme de violence, de bagarre et de tentative de blessure, en particulier en ce qui a trait aux blessures à la tête, et ce, pour tous les groupes d’âge et toutes les ligues.

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