Personnes handicapées : des suicides symptomatiques d’une détresse
Yvan Tremblay est un combattant. Ou plutôt, il l’était. Devenu quadriplégique suite à un accident de travail sur un chantier de construction, il vivait en Montérégie. Dimanche dernier, il s’est enlevé la vie. En filigrane de cette tragédie, l’éviction récente de la victime, forcée de quitter son logement adapté. Au lendemain de l’entrée en vigueur de règles administratives, la décision n’en était pas une, on la lui imposait. [1]
Un cas loin d’être isolé, selon Moelle épinière et motricité Québec (MÉMO-Qc) un organisme favorisant l’autonomie des personnes handicapées du Québec, tout particulièrement des personnes ayant une lésion à la moelle épinière, et cherchant à promouvoir et faciliter leur intégration sociale et professionnelle.
En avril dernier, dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Mario Beaudoin et sa conjointe, Annie Beaudoin, ont fait un pacte de suicide. Selon leurs proches, le couple n’en pouvait plus des démarches administratives sans fin que leur imposait la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) à la suite d’un accident.
À des miles, ces tragédies sont symptomatiques d’une situation étouffante. MÉMO-Qc interpelle le gouvernement en place afin que celui-ci mette les intérêts des personnes handicapées au coeur de ses préoccupations.
Depuis les six derniers mois, deux de ses membres ont mis fin à leur vie. Si le contexte de ces suicides peut sembler différent à première vue, les deux hommes ont pourtant posé leur geste alors qu’ils faisaient face à la lourdeur de la bureaucratie et au peu d’écoute des institutions et des appareils gouvernementaux.
Walter Zelaya, directeur général de l’organisation, rappelle au gouvernement qu’au cours des dernières années la situation des personnes handicapées ne s’est pas améliorée, bien au contraire. Ces personnes vivent des situations extrêmement difficiles notamment en ce qui concerne les services de maintien à domicile, l’accès aux soins et l’intégration au marché du travail alors que plusieurs engagements gouvernementaux n’ont pas été respectés.